Doi:10.1016/s0248-8663(02)00018-8

La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 Altérations des rythmes du sommeil dans la maladie d’Alzheimer Sleep rhythm disturbances in Alzheimer’s disease a Service de médecine gériatrique, centre hospitalier universitaire Bichat, Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75877 Paris cedex 18, France b Centre de pharmacologie clinique, CHU de Clermont-Ferrand, BP 69, 63003 Clermont-Ferrand cedex 1, France Reçu le 9 avril 2002 ; accepté le 17 septembre 2002 Résumé
Propos. – Les perturbations du rythme veille–sommeil rencontrées dans la maladie d’Alzheimer sont proportionnelles à la sévérité des
troubles cognitifs et conduisent souvent vers une institutionnalisation. Ces perturbations sont également une cause majeure de mésusage demédicaments psychotropes. Dans cet article nous abordons les modifications physiologiques liées à l’âge ainsi que les changementspathologiques en rapport avec la maladie d’Alzheimer et proposons une approche thérapeutique chronobiologique.
Actualités et points forts. – Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer on retrouve des altérations importantes du rythme
circadien de l’alternance veille–sommeil. Ils présentent souvent un état d’impatience et de déambulation la nuit et un état de somnolence et deralentissement le jour. Ces troubles deviennent de plus en plus prononcés avec l’évolution de la maladie. Au niveau de l’architecture dusommeil, comparés aux sujets âgés non déments, ces patients présentent une diminution du sommeil lent profond et du sommeil paradoxalavec une augmentation du nombre et de la durée des éveils intra-sommeils. Les perturbations veille–sommeil chez le sujet âgé et plusparticulièrement chez le sujet qui présente une démence de type Alzheimer peuvent être en rapport avec des dysfonctionnements à différentsniveaux : diminution du nombre ou de la perception des synchroniseurs externes, perte d’activité mentale et physique, modificationsanatomiques et neurobiologiques liées à l’âge ou à la maladie avec une perte de fonctionnalité des horloges biologiques internes.
Perspectives et projets. – Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, le traitement des troubles du rythme veille–sommeil fait
souvent appel aux psychotropes sédatifs qui altèrent l’architecture du sommeil et aggravent les perturbations cognitives. Une approchechronobiologique avec photothérapie, administration de la mélatonine, diminution du temps passé au lit et augmentation des activités diurnespeut constituer une alternative thérapeutique intéressante. Ces traitements ont pour but d’améliorer le sommeil et l’activité diurne d’oùdécoulent la qualité de vie des patients.
2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Purpose. – Sleep-wake rhythm disturbances observed in Alzheimer’s disease are correlated with the severity of cognitive impairment and
often result in institutionalization. These disturbances are also a major cause of psychotropic medication misuse. We report age-relatedphysiologic and disease related pathologic changes in sleep-wake rhythms and propose chronobiological treatment approaches in patients withAlzheimer’s disease.
Current knowledge and key points. – Alzheimer patients show a greater breakdown of the circadian sleep-wake cycle compared to
similarly aged non demented controls. Demented patients spend their nights in a state of frequent restlessness and their days in a state offrequent sleepiness. These sleep-wake disturbances became increasingly more marked with progression of the disease. The architecture ofsleep in Alzheimer’s disease is marked by further decreases of slow wave sleep (SWS) and rapid eye movement (REM) sleep, and increasesof time and frequency of awakening compared to age-matched control subjects. The sleep-wake disturbances in elderly people and particularlyAlzheimer patients may result from changes at different levels: a reduction of environmental synchronizers or their perception, a lack of mentaland physical activity, an age or disease related anatomical changes with loss of functionality of the biological clock(s).
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : fannie.onen@bch.ap-hop-paris.fr (F. Onen).
2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
PII: S 0 2 4 8 - 8 6 6 3 ( 0 2 ) 0 0 0 1 8 - 8 F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 Future prospects and projects. – In Alzheimer patients, controlling sleep-wake disturbances with sedative drugs often increases both sleep
disturbance and cognitive dysfunction. A chronobiological approach with bright-light therapy, melatonin administration, restricted time inbed, and diurnal activity may be an interesting therapeutic alternative in the management of sleep-wake disorders in Alzheimer patients. Theaim of these therapeutics is to improve sleep and diurnal activity and consequently to increase the quality of life in Alzheimer patients.
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Mots-clés : Sommeil ; Rythme veille–sommeil ; Maladie d’Alzheimer ; Chronothérapie Keywords: Sleep; Sleep-wake rhythm; Alzheimer’s disease; Chronotherapy 1. Introduction
rythmicité endogène propre dont la période est de l’ordre de25 h et qu’après un certain temps, les rythmes habituellement Le sommeil est une fonction physiologique essentielle, liés entre eux se désynchronisent La rythmicité circa- rythmique et adaptative. Ainsi, les troubles du sommeil altè- dienne endogène concerne certaines secrétions hormonales rent la qualité de vie du sujet âgé et compromettent d’une (cortisol, mélatonine), les oscillations de la température cor- façon générale son équilibre physique et psychique porelle et l’alternance veille–sommeil. Les synchroniseurs Selon différentes enquêtes épidémiologiques, 40 à 70 % extérieurs (cycle lumière–obscurité, heures de repas, des sujets âgés présentent des troubles chroniques du som- contraintes sociales) sont connus pour ramener la période meil et seulement 20 % des sujets âgés affirment endogène du rythme veille–sommeil sur 24 h et pour renfor- n’avoir aucun trouble du sommeil Les études prospec- cer la synchronisation des rythmes entre eux. Plus particuliè- tives à long terme sont en faveur d’une augmentation des rement, la lumière est un puissant synchroniseur extérieur plaintes concernant le sommeil et la chronicisation de ces dont l’effet est indirectement apprécié en dosant la mélato- plaintes Par ordre décroissant, les plaintes de sommeil les nine. La mélatonine apporte à l’organisme la notion de pho- plus souvent rencontrées sont les réveils nocturnes, les diffi- topériode, de durée du jour et de la nuit. C’est un synchroni- cultés d’endormissement et le réveil matinal précoce seur endogène capable de stabiliser et de renforcer les Chez le sujet âgé dément, les réveils, les agitations et les rythmes circadiens comme le prouvent les liens étroits entre déambulations nocturnes sont fréquemment associés à une rythme veille–sommeil, rythme de la température et rythme détérioration cognitive et fonctionnelle majeure qui rendent souvent l’institutionnalisation inévitable Il n’est pas sur- La physiopathologie de l’altération du rythme circadien prenant de voir une utilisation accrue de médicaments psy- lors du vieillissement n’est pas complètement élucidé. Néan- chotropes sédatifs chez les patients âgés et déments moins, deux principales conditions semblent être en cause : Environ 80 % des insomnies du sujet âgé sont chroniques et d’une part l’atteinte de l’horloge biologique endogène et, résistent aux hypnotiques classiques De plus, les psy- d’autre part, la diminution de l’influence des synchroniseurs externes. Au cours du vieillissement on constate des altéra- cholinergiques) peuvent altérer la mémoire, plus particuliè- tions morphologiques et neurochimiques des noyaux supra- rement dans la maladie d’Alzheimer, diminuer la vigilance chiasmatiques En ce qui concerne l’influence des synchroniseurs externes, on distingue ceux qui relèvent demodifications de mode de vie qui sont réversibles et accessi-bles à une prévention et ceux qui relèvent d’une diminution 2. Modifications physiologiques du sommeil chez
de la sensibilité aux synchroniseurs via des déficits neurosen- le sujet âgé sain
soriels. En effet, le vieillissement est fréquemment accompa- gné de déficits neurosensoriels (cataracte, rétinopathies,presbyacousie, etc.) et de modifications de mode de vie en La rythmicité est une propriété intrinsèque des organismes raison de la disparition ou de la réduction des contraintes vivants permettant leur adaptation de manière prévisionnelle socioprofessionnelles. La perte de l’influence des synchroni- aux changements qui surviennent cycliquement. Le vieillis- seurs extérieurs induit fréquemment chez le sujet âgé des sement physiologique s’accompagne d’importantes modifi- cations des rythmes du sommeil qu’ils soient de type circa- La modification chronobiologique la plus remarquable dien (rythmes dont la période est d’environ 24 h) ou de type chez la personne âgée est certainement l’avance de phase du ultradien (rythmes dont la période est inférieure à 20 h).
rythme veille–sommeil qui se traduit par un coucher et un L’horloge biologique circadienne endogène (pacemaker), réveil qui se font plus tôt que les habitudes socioculturelles.
localisée dans les noyaux suprachiasmatiques de l’hypotha- Outre cette avance de phase, le point le plus important est lamus, représente un élément fondamental de régulation phy- l’expression clinique plus prononcée d’un rythme ultradien siologique de l’organisme. Les expériences d’isolement tem- d’activité et de repos connu également sous le nom de Basic porel complet ont montré qu’il existe chez l’homme une Rest-Activity Cycle ou BRAC Avec l’avancée en âge, le F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 BRAC tend à devenir un rythme dominant et se traduit par neurohormone synthétisée par la glande pinéale (épiphyse) une augmentation de la propension à l’endormissement selon un rythme circadien généré par les noyaux suprachias- diurne ainsi qu’une augmentation du nombre des siestes dans matiques de l’hypothalamus et entraîné par l’alternance lu- la journée. Ainsi, le rapport entre l’expression du rythme mière–obscurité. Le marqueur le plus utilisé de l’horloge circadien de veille–sommeil et le rythme ultradien d’activité- circadienne est l’heure de début de la sécrétion de la mélato- repos semble se déséquilibrer avec l’âge.
nine dans les conditions de luminosité faible (Dim LightMelatonin Onset). Le rythme de sécrétion plasmatique de la 2.2. Organisation interne du sommeil mélatonine a été étudié en même temps que le rythme activi-té–repos sur une période de 7 j chez 10 patients Alzheimer en Le vieillissement physiologique s’accompagne de modi- comparaison à un groupe témoin de 10 sujets non déments fications de la continuité et de l’architecture du sommeil.
Dans le groupe Alzheimer on constatait une diminution Le sujet âgé sain s’endort rapidement et son délai d’endor- de l’amplitude des pics sécrétoires et une diminution globale missement est comme chez l’adulte plus jeune, d’environ de la quantité de la mélatonine secrétée. Il y avait une corré- 20 min. En revanche, le sujet âgé s’éveille plus souvent et la lation positive entre la sévérité des perturbations du rythme durée d’éveil au cours de la nuit se prolonge ce qui activité–repos et la réduction d’amplitude de la courbe de entraîne une baisse significative de l’efficacité du sommeil.
sécrétion plasmatique de la mélatonine ainsi que la diminu- Après 60–65 ans le sommeil paradoxal (SP) apparaît 50 à tion de la quantité totale de la mélatonine sécrétée. La méla- 60 min après le début du sommeil Alors que la latence tonine dans le liquide céphalorachidien a été dosée en post- d’apparition du SP chez l’adulte jeune non déprimé est voi- mortem chez 85 sujets avec une maladie d’Alzheimer histologiquement confirmée et chez 82 sujets témoins appa- Les modifications de l’architecture sont observées au ni- riées en âge sans démence et sans maladie neurodégénérative veau de la macro- et de la microstructure du sommeil. La Dans le groupe Alzheimer le taux moyen de la mélato- caractéristique majeure de la macrostructure du sommeil nine dans le liquide céphalorachidien représentait le cin- après 60 ans est la diminution du sommeil lent profond quième du taux du groupe témoin. En outre, dans le groupe (stades 3 et 4) Cette baisse est compensée par une Alzheimer les taux les plus faibles ont été retrouvés chez les augmentation relative du sommeil léger (stades 1 et 2). La sujets possédant le génotype de l’apoprotéine E e 4.
durée moyenne des épisodes de SP et la densité en mouve-ments oculaires restent stables au cours de la nuit au lieu Dans les stades évolués de la maladie d’Alzheimer on d’avoir une évolution linéairement croissante Sur le retrouve une diminution significative de l’activité locomo- plan de la microstructure, les ondes lentes delta (< 4 Hz) que trice diurne et une augmentation de l’activité nocturne avec l’on observe dans les stades 3 et 4 diminuent en amplitude et fragmentation du sommeil ainsi qu’un affaissement global de en nombre. Pendant le stade 2, l’intervalle de temps qui l’amplitude du rythme activité–repos En outre, contrai- sépare les deux fuseaux (spindels 12–14 Hz) se raccourcit rement aux sujets âgés non déments, ces patients présentent alors que chez l’adulte jeune, ces ondes fusiformes un retard de phase aussi bien dans l’évolution du rythme de la suivent un rythme d’apparition qui est de l’ordre de 3 à 6 s température que celle du rythme activité–repos La stabilité du rythme veille–sommeil ou du rythme acti- vité–repos est fortement liée à l’existence d’une activité et 3. Altérations du sommeil chez le patient présentant
d’une forte luminosité environnementale diurnes. Chez les une maladie d’Alzheimer
patients atteints de la maladie d’Alzheimer, les désordres durythme activité–repos sont souvent associés à une faible activité diurne et à un état démentiel sévère Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent Les résultats de ces différents travaux sont en faveur des fréquemment une impatience et une agitation nocturne sui- altérations fonctionnelles majeures des noyaux suprachis- vies d’un ralentissement psychomoteur et d’une somnolence matiques chez les malades atteints de la maladie d’Alzhei- diurne. Dans cette affection, les troubles du sommeil et du mer. Ainsi, les enregistrements actimétriques et les dosages comportement apparaissent plutôt comme la conséquence de la mélatonine chez les patients déments révèlent l’alté- d’un dysfonctionnement des rythmes biologiques endogènes ration significative du rythme veille–sommeil avec une cor- et de leur décalage de phase avec les synchroniseurs du rélation positive entre le stade évolutif de la maladie milieu extérieur. Comparés aux sujets âgés non déments, d’Alzheimer et les perturbations du rythme activité–repos l’examen anatomopathologique des patients atteints de la (retard de phase, affaissement de l’amplitude et/ou inver- maladie d’Alzheimer objective une diminution significative sion du rythme veille–sommeil). Compte tenu des difficul- du nombre et du volume des neurones des noyaux supra- tés méthodologiques liées au dosage de la mélatonine dans chiasmatiques De plus, dans les démences de type des conditions de luminosité non quantifiée, il est difficile Alzheimer on retrouve des perturbations de la sécrétion ryth- d’arriver à des conclusions définitives concernant cette neu- mique de la mélatonine En effet, la mélatonine est une F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 3.2. Organisation interne du sommeil mentales et électrophysiologiques effectuées chez l’animalet chez l’homme confortent l’hypothèse d’une implication du La maladie d’Alzheimer s’accompagne d’altérations sé- SP plutôt que des autres stades du sommeil dans le traitement vères de l’architecture et de la continuité du sommeil.
des informations acquises à l’état de veille. Toutes les mé- Ces patients présentent de nombreux éveils et un grand moires ne semblent pas être influencées de la même manière nombre de changements de stade de sommeil au cours de la par les différents stades de sommeil chez l’homme. Il est nuit En ce qui concerne l’architecture du sommeil, les possible que la mémoire procédurale ou implicite soit plus perturbations majeures correspondent essentiellement aux vulnérable aux privations de SP que la mémoire de type diminutions des pourcentages du sommeil lent profond (sta- explicite ou déclaratif Notamment, chez l’homme la des 3 et 4) et du SP accompagnées d’une augmentation du privation totale de sommeil ou la privation sélective du SP post-apprentissage induit des déficits de rétention des tâches Contrairement aux sujets âgés sains, dans les démences de logiques complexes qui font intervenir la mémoire procédu- type Alzheimer on constate un allongement de la latence rale ou implicite De plus, la suppression des phases de d’apparition ainsi qu’une fragmentation du SP et une perte de SP de début de nuit ou de fin de nuit induirait autant de l’alternance rythmique du sommeil lent et du SP dans les perturbations mnésiques que la suppression de toutes les phases du SP ou la suppression totale du sommeil L’étude de la microstructure du sommeil objective, avec Des augmentations de la durée du SP et de la densité des l’évolution de la démence une diminution du nombre des mouvements oculaires rapides se produisent dans les nuits qui suivent l’apprentissage Récemment, les études réa- Par ailleurs, chez les patients atteints d’une démence de lisées avec la tomographie à émission de positrons (PET- type Alzheimer, contrairement aux sujets sains, les privations scan) ont objectivé une hyperactivité cérébrale pendant le SP totales de sommeil, les privations sélectives de sommeil lent dans les régions du cerveau stimulées lors des séances d’ap- et de SP ne sont pas suivis d’un rebond de sommeil dans les nuits suivantes Ceci est en faveur d’une perte de la Chez le sujet âgé non dément, l’organisation interne du capacité d’adaptation et de récupération du système nerveux sommeil et d’éventuelles interruptions dans la succession dans les populations de patients déments avec des altérations harmonieuse des cycles du sommeil pourrait également per- turber le processus mnésique Ainsi, dans la maladie Le déficit du système cholinergique est un des premiers et d’Alzheimer, les perturbations de la continuité du sommeil un des plus importants changements biochimiques dans la en général et les anomalies du SP en particulier peuvent maladie d’Alzheimer. Cette maladie est caractérisée plus altérer sévèrement la consolidation mnésique.
particulièrement par une diminution du nombre des neurones Le SP pourrait être une des cibles les plus sensibles au cholinergiques. Les perturbations de la continuité et de l’ar- déficit cholinergique qui caractérise la maladie d’Alzheimer.
chitecture du sommeil, notamment les anomalies du SP peu- Ainsi, les inhibiteurs de l’acéthycholinestérase qui renfor- vent s’expliquer en partie par le dysfonctionnement du sys- cent le système cholinergique dans la maladie d’Alzheimer tème cholinergique. En effet, le déclenchement et le maintien pourraient améliorer les processus mnésiques en partie par du sommeil paradoxal sont sous l’influence du système cho- leurs effets stimulants sur le SP. En effet, dans une étude linergique, plus particulièrement des neurones cholinergi- ouverte, l’administration de 5 mg de donépezil 1 h avant le ques du tegmentum dorsolatéral au niveau du pont. Deux coucher aux sujets âgés sains, avait induit une augmentation autres structures qui jouent un rôle important dans le proces- de la densité des mouvements oculaires rapides et du pour- sus d’activation corticale du SP sont d’une part le thalamus centage du SP tout en diminuant la latence d’apparition du et, d’autre part, le noyau basal de Meynert. Le noyau basal de SP De plus, une corrélation positive entre cette augmen- Meynert envoie de nombreuses projections cholinergiques tation du SP et la performance mnésique a été retrouvée vers le cortex cérébral. De plus, la maladie d’Alzheimer Dans une autre étude contrôlée en double insu contre pla- s’accompagne d’une perte des cellules nerveuses au niveau cebo, la rivastigmine 1,25 mg administrée une demi-heure du locus coeruleus, formation noradrénergique impliquée avant le coucher avait diminué significativement la latence dans la genèse du sommeil lent et l’inhibition du SP.
d’apparition du SP chez le sujet âgé sain 4. Sommeil, processus mnésique et inhibiteurs
5. Approche chronobiologique dans la prévention
de l’acétylcholinestérase
et le traitement des troubles du rythme
Il est maintenant clairement établi que l’élaboration de la Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer les mémoire est un processus dynamique et graduel, se poursui- troubles du rythme activité–repos en général et les troubles vant bien au-delà de la phase d’enregistrement initiale. Un du sommeil en particulier répondent mal au traitements psy- nombre conséquent d’évidences expérimentales suggère que chotropes. De plus, l’utilisation des médicaments psychotro- des processus actifs prenant place pendant le sommeil parti- pes peut aggraver les troubles existants ou induire des pertur- cipent à cette élaboration du souvenir. Des études comporte- bations du sommeil et du comportement. Notamment, les F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 benzodiazépines peuvent aggraver les troubles respiratoires surplus de décharges. Utilisant une voie multisynaptique à liés au sommeil, induire des états confusionnels ou des chu- travers la moelle épinière, le noyau suprachiasmatique inhibe tes et altérer les performances mnésiques Les neurolep- les neurones noradrénergiques du ganglion cervical sympa- tiques et les antidépresseurs anticholinergiques peuvent être thique, dont les axones remontent jusqu’à la glande pinéale, responsables de confusions et d’hypotension orthostatique où ils activent la synthèse de la mélatonine avec chutes. Les anticholinergiques peuvent aggraver le dys- Mishima et al. ont expérimenté la photothérapie mati- fonctionnement cholinergique et annuler les effets des médi- nale avec une intensité de 3000 à 5000 lux, pendant 2 h, caments inhibiteurs de l’acétylcholinestérase. Enfin, la durant 4 semaines chez 14 patients présentant des démences grande partie des psychotropes peuvent induire un ralentis- vasculaires et des démences de type Alzheimer. Le sommeil sement et une sédation diurne à cause des modifications et les comportements ont été appréciés par l’équipe soignante métaboliques et pharmacocinétiques liées à l’âge.
toutes les heures à l’aide d’agendas. Pendant la période de Dans la mesure du possible, les médicaments psychotro- photothérapie, il y avait une augmentation significative de la pes doivent être évités ou utilisés parcimonieusement. De durée du sommeil total et du sommeil nocturne avec une plus, dans des études contrôlées il a été démontré que l’acti- diminution de la durée du sommeil diurne.
vité physique modérée et les activités sociales dans la journée Plus tard, les mêmes auteurs ont réalisé une étude croisée chez les sujets âgés améliorent considérablement la qualité randomisée afin de comparer les effets thérapeutiques de la du sommeil augmentent le taux de sommeil lent pro- lumière matinale de forte intensité (5000 à 8000 lux, pendant fond et améliorent les fonctions mnésiques évaluées par des 2 h) versus lumière ordinaire (300 lux, pendant 2 h) chez 12 tests neuropsychométriques Ainsi, l’approche chrono- patients déments vasculaires et 10 patients déments de type biologique réunissant l’administration de la mélatonine, la Alzheimer sur des périodes de 2 semaines Le rythme photothérapie et la chronothérapie comportementale est pro- activité–repos a été évalué par actimétrie. Comparée à la posée dans la prévention et la prise en charge des perturba- lumière ordinaire, la lumière forte avait permis de réduire tions des rythmes du sommeil de ces patients.
l’activité nocturne dans les deux groupes. Néanmoins, leseffets thérapeutiques de la lumière étaient plus marqués chez les patients présentant une démence vasculaire.
Contrairement aux travaux précédents 10 patients dé- La mélatonine semble avoir des effets de sédation et de ments de type Alzheimer présentant une agitation vespérale synchronisation sur les rythmes biologiques avec possibilité (sundowning syndrome) ont été exposés à une lumière forte de régulation du cycle veille–sommeil Pris le soir au dans la soirée durant 2 h Il s’agissait d’une étude coucher, la mélatonine semble augmenter le temps de som- ouverte où une semaine de photothérapie comparée à l’état meil total et l’efficacité du sommeil en réduisant les éveils de base avait amélioré le rythme veille–sommeil en augmen- Une action soporifique a été observée après administra- Van Someren et al. ont utilisé la photothérapie pendant tion des doses pharmacologiques de la mélatonine chez les 4 semaines dans une population très hétérogène de 22 pa- insomniaques âgés avec des faibles taux de mélatonine plas- tients déments (maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, matique. Il s’agissait d’un travail en double insu où la méla- démence alcoolique, hydrocéphalie à pression normale).
tonine à libération prolongée 2 mg s’était révélée plus effi- L’exposition à la lumière était globale dans la journée. L’in- cace dans les troubles de maintien du sommeil alors que la tensité lumineuse moyenne journalière à l’état de base était mélatonine à action rapide avait amélioré les difficultés d’ini- de 436 lux contre 1136 lux en photothérapie. Le rythme tiation du sommeil sur une période de 7 j Plus tard, dans activité–repos a été évalué à l’aide d’actimètres. Le rythme une étude ouverte, l’administration per os de la mélatonine activité–repos s’était stabilisé à partir de la 3e semaine de 3 mg, 1 h avant le coucher avait diminué la somnolence photothérapie. En revanche, l’augmentation de l’amplitude diurne ainsi que l’agitation diurne et nocturne chez les pa- du rythme activité–repos n’a pas été observée. Le traitement s’est révélé efficace seulement chez les patients dont la fonc- D’une façon générale ces travaux sont en faveur de l’effet L’action de la photothérapie repose sur la possibilité de synchronisant de la photothérapie qui semble rétablir les manipuler l’horloge biologique circadienne. Pour être effi- perturbations du sommeil et réduire la fréquence des troubles cace, la photothérapie utilise une lumière blanche (sans infra- du comportement chez le patient dément.
rouge, ni ultraviolet), de forte intensité, supérieure à Les modalités d’exposition lumineuse sont extrêmement 2500 lux. La lumière blanche de forte intensité pourrait agir variables en termes d’intensité et surtout de périodes d’expo- sur le système circadien en modulant la sécrétion de la sition (matin, soir, toute la journée). D’une façon générale la mélatonine. En effet, au sein du système circadien la voie lumière est appliquée tôt le matin en cas de retard de phase et rétinohypothalamique quitte le chiasma optique pour entrer en fin d’après midi ou le soir en cas d’avance de phase du dans l’hypothalamus et terminer dans le noyau suprachias- rythme veille–sommeil. L’avance de phase avec endormisse- matique. L’influence de la lumière sur la rétine produit un ment précoce et réveil très tôt le matin est fréquemment F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171 rencontré chez le sujet âgé, ainsi la photothérapie le soir, Middelkoop HA, Kerkhof GA, Smilde-van den Doel DA, Ligthart GJ, inhibant le début de la sécrétion de la mélatonine semble Kamphuisen HA. Sleep and ageing: the effect of institutionalizationon subjective and objective characteristics of sleep. Age Ageing 1994; avoir des effets positifs. Cependant, le mécanisme d’exposi- tion lumineuse n’est pas complètement élucidé. D’autres Maggi S, Langlois JA, Minicuci N, Grigoletto F, Pavan M, Foley DJ, facteurs que l’inhibition de la secrétion de la mélatonine Enzi G. Sleep complaints in community-dwelling older persons: prevalence, associated factors, and reported causes. J Am Geriatr Soc1998;46:161–8.
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Source: http://neurobranches.chez-alice.fr/pdf/Alzheimer.pdf

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